Impact du principe de précaution sur l’alimentation des générations actuelles et futures. ©CAST

CAST (Council for Agricultural Science and Technology)

Une nouvelle publication de CAST examine l’impact du principe de précaution.

Auteurs de la publication :

Gary Marchant (Chair), Arizona State University
Linda Abbott, United States Department of Agriculture
Allan Felsot, Washington State University
Robert L. Griffin, United States Department of Agriculture

Lien pour télécharger la publication au format pdf (gratuit)

Le principe de précaution a affecté la science, l’agriculture et les responsables politiques depuis des décennies, et le lundi 24 Juin, une nouvelle publication de CAST a apporté des idées crédibles, évaluées par des pairs lors du débat sur ​​l’impact de ce principe.

 

CAST figure Goldilocks

 

 

 

 

 

 

La stratégie Goldilocks peut-être la plus appropriée lorsque l’on essaie d’adopter une approche équilibrée et réfléchie à la précaution. (Photos de Shutterstock.)

 

[important]Résumé de la publication[/important]

Après une analyse fondée sur la recherche et le processus d’examen par les pairs, les auteurs de cette publication de CAST  indiquent clairement : “Le principe de précaution peut bien être le nouveau concept le plus innovant, omniprésent et important dans la politique environnementale des 25 dernières années. Il peut aussi être le plus imprudent, arbitraire et malavisé.” Par l’utilisation de données, d’exemples spécifiques et d’études de cas, les membres du groupe de travail apportent les conclusions en faisant allusion à un paradoxe littéraire, le conte de fées d’un enfant, et un axiome futuriste pour faire leur point.

Le document examine d’abord l’histoire du principe de précaution (PP), puis examine les problèmes d’ambiguïté, l’application arbitraire et les préjugés contre les nouvelles technologies. Comme la publication porte sur la nécessité de nourrir une population croissante, le cas d’études se focalise sur les questions agricoles telles que l’utilisation de produits chimiques et les aliments génétiquement modifiés. Ils utilisent une citation pour mettre en avant leur inquiétude avec le Catch-22 : «Une interdiction du génie génétique des aliments est littéralement dangereuse pour les personnes qui ont beaucoup à gagner d’une modification génétique. Le principe de précaution interdit la modification génétique des aliments, car elle comporte un risque, mais le principe de précaution interdit également d’interdir la modification génétique des aliments car l’interdiction du génie génétique des aliments comporte un risque »(Sunstein, 2006b).

Les auteurs donnent des exemples d’échec du  PP à offrir un cadre crédible et motivé pour l’application de la gestion des risques. Ils décrivent les incohérences et suggèrent que le PP va être de plus en plus controversé, marginalisé et ignoré dans le futur. Ils reconnaissent l’importance de la sécurité et donnent du crédit à la notion générale qui a suscité le PP, mais ils indiquent qu’il est devenu impraticable et contreproductif. Un passage de la conclusion illustre ce point : “Comme beaucoup de choses dans la vie, la stratégie Goldilocks peut être plus appropriée, pas trop peu de précaution, pas trop, mais juste la bonne quantité est nécessaire. Si le PP nous aide à lutter plus consciemment pour une telle approche de précaution délibérée et équilibrée, cela pourrait être son héritage le plus positif. ”

Le PP a joué un rôle important en attirant l’attention sur la gestion appropriée des risques. S’il est appliqué dans ses formulations les plus strictes, cependant, le PP va supprimer l’innovation, au détriment de l’économie et de la santé humaine. Par exemple, une approche de précaution à la gestion des risques liés à l’irradiation des aliments envoie un message comme quoi la technologie est plus dangereuses que ses avantages. Cette supposition impliquant qu’agir pour protéger ne peut pas causer des dommages a entraîné une réticence à l’utilisation d’une technologie qui pourrait effectivement avoir un grand avantage pour la sécurité alimentaire.

À bien des égards, le PP fait plus de mal que de bien. Bien sûr, les pratiques de sécurité de bon sens sont nécessaires, et ces conclusions ne préconisent pas un abandon irréfléchi. Mais, l’avenir implique une mission de nourrir “une population de 9,1 milliards personnes en 2050.” Le PP a échoué en tant que stratégie globale de gestion des risques, et il est temps de le dépasser.