Antimicrobiens: accroître les investissements et la surveillance pour réduire leurs mauvais usages dans la santé publique et l’agriculture. FAO

 

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Lutter contre la Résistance aux antimicrobiens (RAM) requiert une collaboration plus approfondie entre les différents secteurs.

21 septembre, New York –  «Des efforts plus importants à l’échelle mondiale, dont de plus grands investissements et de meilleures mesures de surveillance, sont nécessaires pour s’assurer que les antimicrobiens soient utilisés de manière responsable, sans aucun risque pour la santé publique et la production alimentaire», a déclaré aujourd’hui Mme Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe de la FAO, aux participants à un événement parallèle de l’Assemblée générale de l’ONU qui portait sur la Résistance aux antimicrobiens (RAM).

«Etre en bonne santé, être productif et avoir une économie fleurissante va dépendre de la nourriture qui doit être sûre et nutritive. Une utilisation prudente des antimicrobiens dans la santé publique et l’agriculture est essentiel pour y parvenir», a indiqué Mme Semedo. «Nous devons surveiller de près l’utilisation des antimicrobiens et la propagation de la RAM, non seulement à travers les hôpitaux mais aussi tout au long de la chaîne alimentaire, en incluant notamment l’horticulture et l’environnement pour pouvoir mener des évaluations de risques plus complètes», a-t-elle ajouté.

Des liens plus forts entre la santé, l’agriculture et l’environnement

Le monde doit à tout prix éviter d’être dans une situation où il risque de se retrouver sans médicaments efficaces pour traiter les infections mortelles car de plus en plus de  bactéries deviennent résistantes aux antimicrobiens. Le défi posé par la RAM représente également «une opportunité de rassembler les inquiétudes liées à la santé, l’agriculture et à l’environnement pour mettre en place une collaboration mondiale», a souligné Mme Semedo, prenant l’exemple de l’expérience de la FAO au Cambodge.

«Il y a un an et demi au Cambodge, très peu de gens avaient entendu parler de la RAM dans le secteur agricole. On surveillait peu la RAM et on ne travaillait qu’avec quelques membres du gouvernement spécialisés dans la santé humaine. En renforçant la collaboration entre les ministères de la santé et de l’agriculture, en aidant à élaborer des règles pour réguler la vente de médicaments vétérinaires et en soutenant les laboratoires de santé animale, nous avons contribué à sensibiliser davantage de personnes à la RAM, à la meilleure manière d’y faire face et nous avons favorisé la coopération», a-t-elle expliqué.

Mme Semedo a souligné la manière dont le Cambodge partage maintenant son expérience avec les pays voisins et fait remarquer que la FAO avait eu des expériences similaires, d’autres réussites, dans d’autres pays tels que le Ghana, le Kenya, la Thaïlande, le Vietnam, le Zimbabwe et d’autres régions comme l’Amérique latine et l’Asie centrale.

De bonnes practiques agricoles

Mme Semedo a mis l’accent sur l’importance du travail effectué sur le terrain pour maîtriser la RAM. «Les progrès réalisés dans la lutte contre la RAM dépendent des bonnes pratiques agricoles. Nous devons promouvoir une agriculture et des systèmes alimentaires durables. L’utilisation d’antimicrobiens dans l’agriculture N’EST PAS une solution de substitution face à une hygiène insuffisante et de mauvaises méthodes de gestion!», a-t-elle insisté.

«Nous avons besoin de meilleurs mécanismes pour garantir la qualité des produits pharmaceutiques car les médicaments contrefaits et de mauvaise qualité contribuent à la résistance aux antimicrobiens. Bien que le Codex Alimentarius développe de très bons conseils sur la surveillance mondiale, ainsi que des codes de pratique, il demeure néanmoins des lacunes évidentes au niveau des capacités pour surveiller la RAM de manière adéquate à l’échelle nationale», a-t-elle ajouté.

« J’exhorte la communauté internationale à agir maintenant pour investir dans le futur que nous voulons bâtir ensemble», a indiqué Mme Semedo.